Recherches archéologiques récentes sur un ensemble hydraulique antique monumental dans la zone de La M‛alga à Carthage. Plan d’ensemble et architecture
Abstract
Dans la présente publication, nous faisons état des résultats de recherches et travaux archéologiques que nous avons entamés en 2015 dans la zone archéologique de La M‛alga à Carthage concernant les ruines d’un important monument hydraulique, jusqu’ici trop peu connu, qui était élevé sur une butte artificielle dans la partie ouest de la zone susdite. Accusant dans son ensemble un plan quadrangulaire, ce monument est composé essentiellement de trois grands réservoirs oblongs construits presqu’entièrement en élévation et disposés en lettre U ouvrant sur l’Ouest et surplombant, d’une part, les ruines de l’amphithéâtre de l’antique Carthage qui n’en sont distants que de deux cents mètres environ et, d’autre part, les ruines de bains dits "les thermes dits du Phénix", au bas de son flanc sud-ouest. Les résultats auxquels ont abouti nos recherches à propos de ce monument montrent :
- que celui-ci était alimenté en eau par un aqueduc autre que celui de Carthage, puisant probablement son liquide dans une source locale, intra-muros ;
- que chacun des trois vaisseaux le formant avait une fonction bien définie : le premier, R1, servait de bassin d’arrivée d’eau, le deuxième, R2, à alimenter en eau potable une fontaine située à son extrémité sud-ouest et, le troisième, R3, à l’alimentation des thermes susmentionnés (fig. 4) ;
- que deux rangées de neuf boutiques chacune étaient disposées symétriquement sur les deux côtés latéraux, nord et sud, de l’aire centrale cernée par les trois réservoirs et qui aurait tenue lieu d’une esplanade laissée à l’aire libre. Le sol de cette aire était revêtu d’un pavement en mosaïque polychrome à motif floral ;
- que cet ensemble monumental est à mettre en rapport tant avec les thermes dits du Phénix qu’avec l’amphithéâtre qui lui faisait face ;
- que le IIIe siècle constitue une datation post quem à la construction de cet ensemble tandis que le début du VIe siècle en constitue le terminus ante quem et que la date de son abandon définitif se situerait au cours du VIIIe siècle dans la période byzantine après avoir connu une deuxième étape d’occupation.
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